Méduse
Dans la pénombre de ton cœur, je puis y voir comme en plein jour tes craintes,
tes joies et tes amours réfléchies face à ce qu'en moi, je ne puis embrasser d'un regard.
Ainsi que par l'œil d'une mouche, l'espace me paraît divisé en cent points de vue
colorés comme autant d'yeux voyant partout.
La Gorgone vit dans ton visage. Méduse pétrifiant qui la voit. Je cherche encore
l'asile qu'en songe j'avais perçu aveuglément.
Ainsi la diffraction qu'en toi, je pressens derrière tes dehors est peut-être d'une même
nature que cette cécité qui me hante :
Je suis aveugle par cent points de vue lorsque mon œil voit l'or en toi...
Quand ton sang voit ce qui m'habite tu ignores tout ce qui m'aveugle...
Ainsi l'Esprit se partage-t-il sans être jamais concomitant. Chacun possède ses
mystères tous chargés d'arrières-pensées.