le chat

                   

                    Le chat


Baigné d'un clair rayon, indifférent, il dort,
Le gros chat langoureux, élastique et placide ;
Son oeil se réfléchit dans l'eau d'un vert acide
De sa prunelle ovale, aux tons pailletés d'or.

Avec souplesse et calme, il étire, languide,
L'arc tendu de son corps et ses membres retors
Aux pointes acérées, toutes griffes dehors ;
Il baille, laissant voir ses crocs d'ivoire, avide.

Son pelage est pareil à un vaste océan
Où dansent ça et là, quelques vagues moroses ;
De sa langue abrasive et de son museau rose,
Il lisse ses épis tout en se pourléchant.

Sa tête aux formes floues, d'un triangle repose
Dans les plis duveteux et mous d'un vieux tartan ;
Les oreilles tournées vers d'autres feulements.
Tout en lui se répond, se mire et puis s'oppose.

Il appelle la main qui alors s'électrise
Sous la soie de son poil, et lisse et fin et doux ;
Puis, partant de son crâne et allant à son cou,
Se propage à son dos, un frisson qui le grise.

Dans la paix du sommeil, son plaisir se dissout
En sonores ronron qui se fuient et s'épuisent ;
Sa paresse le noie. Que lui chaut qu'on médise
Sur son tempérament, de ses puces surtout.

Le chat est de l'espace et du temps, souverain ;
Il règne indolemment sur la vie domestique,
Et s'exprime au travers d'un langage hermétique
Qui l'élève au-dessus du monde des humains.

Extrait de falpe pages 146-147
 

Comments

[levres]

C super ! moi ki adore lé chats j'm bien ce que tu leur dédit ;-) bises