Le val sans retour

				Le val sans retour.


		Les sexes hallucinés de la femme-cheval, de la femme-taureau 
et de la femme-chien me font songer souvent à cet astre sélène qui offre 
à notre esprit un miroir pour nos rêves, une cible à nos passions, un 
objet pour nos sens...
		...Et c'est ainsi tendu vers ce gouffre livide réfléchissant nos joies,
 réfléchissant nos peurs que d'un pas d'insomniaque, les deux bras devant soi
 il nous faut avancer pour pouvoir confronter l'illusion du désir avec la vanité
de serrer dans nos mains un trésor inviolé.
		La loi est ainsi faite que pour pouvoir tenir plus qu'un instant volé,
 il faut savoir garder au plus profond de soi l'émoi qui nous habite.
		Chacun possède donc sa lune conflictuelle aux confins du conscient, 
de l'aimé et du craint ; horloge de stupeur, symptôme du vivant, rage de desespoir.

		Plus loin tout vogue léger sur une mer sans côtes, dans un espace
 sans bornes, dans un vide sans frontières.
		L'inconnu qui étreint ce cheminement doux à rebours de nos pas, 
cette gestation nocturne d'un réveil attendu, nous conduit vers ce point, source 
d'émerveillement, spasme d'avidité, convulsion d'étonnement.
		Tout se résoud en somme à retrouver le jour ce que la nuit nous
 prend et à refaire l'ouvrage défait par l'incontrôle des fantômes de la nuit.