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Le blog de l'infime et de l'universel
28 mars 2007

seconde respiration

Seconde respiration ; dernier souffle d'un cri s'abîmant

dans le vide, s'égarant aux parois du labyrinthe d'arain,

se perdant dans le fond du puits de l'inconnu où meurt

toute lumière et se tait tout écho.

Expiration lointaine, terme ultime et connu, faisant

pendant au souffle qui anima la voile de l'esprit

conquérant sur l'océan des profondeurs.

Ô vent de toute vie et de toute folie !

Ô mer de toute conquête et de tout renoncement !

Ô songe de toute fin, de tout recommencement !

L'or du monde ne brille seulement qu'aux abysses

et la valeur certaine ne pèse de tout son poids qu'entre

les mains et sous l'œil noir d'un autre ou d'une autre

pareille. Miroir tourné vers l'étincelle mourrante des astres

dans la nuit -prisme sous les rais éphémères d'un soleil qui

cache sa chute, d'un rire qui masque sa défaite au froid

séjour des anciens.

C'est en sondant l'abîme qu'on mesure les hauteurs du

ciel qui nous domine et c'est en préservant la source de

son bonheur qu'on parvient à gravir les parois les plus rudes,

les à-pics les plus sévères.

L'esprit appelle la discipline aux formes du réel et au sens

du progrès mais le cœur nous condamne et foi nous invite

à d'obscurs sabbats et de fièvreuses danses qui égarent

et qui masquent à nos yeux éblouis ce que révèle l'ombre,

le silence et la paix :

La force du désir n'est que désir de force et l'abandon à

ses penchants, qu'inclination vers sa déroute..

L'humilité seule peut sauver l'humain des griffes de la soif

et des échelons de sa pente. Le sentier est étroit et des

pièges dorés en cernent les abords. Pour gravir la montagne,

il nous faut ménager nos forces et sinuer sur son versant

abrupte. L'aveugle sait mieux que le voyant les pièges de

cette route. Qui connaît le sentier par ses pieds et son

cœur évite les mirages que se forge l'esprit multipliant

l'idée de vaines illusions.

Car si l'œil imagine seule la main conçoit...et si l'œil déçoit,

l'oreille alors devine et dicte à nos pensées les secret

de nos songes.

C'est ainsi que l'image n'est entière et complète que

lorsqu'elle prend naissance dans l'ombre de la nuit pour

mourir sous les feux de deux prunelles ardentes. Sa forme

est fugace, ses couleurs éphémères mais l'empreinte qu'elle

laisse dans l'argile de nos têtes nourrit les sortilèges de son itinéraire.

Visage ! Ô beau visage !

Croqué par le crayon, fixé sur le carton par des sels argentiques,

modelé dans le marbre ou moulé dans le bronze... vous n'êtes

que passager d'un véhicule d'empreint destiné à subir le sort

qu'ont toutes choses.

La mort vous sourit et vous souriez encore !

La mort vous emporte et vous vous emportez toujours

contre le sort !

La mort vous achève -vous qui n'étiez pourtant qu'à peine

ébauché- vous voici corrompu par cette grand prêtresse

pour rejoindre l'amorphe, l'informe et l'inerte au douloureux

séjour où cesse toute douleur et où meut tout liesse.

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  • rime et prose poétique trouvant leur source dans l'exploration des éléments premiers ( eau terre ciel feu ) et puisant son imaginaire dans une quête langagière. difficultés qu'ont les mots d'exprimer le personnel et l'inédit, l'universel et le ressenti
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